Société Royale " Les Echos de la Vallée de la Hoëgne "

Association Sans But Lucratif

Solwaster

4845        Sart - Jalhay

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US ET COUTUMES ANCIENS ...

Les villages comme les gens heureux n'ont guère d'histoire. La vie à Solwaster au long des ans a dû être paisible. Car on ne trouve pas, dans les archive de fait bien saillants.

Dans les villages proches de la Fagne, on brûlait jadis, pour se chauffer et cuisiner la tourbe et le bois. Chaque ménage possédait sa fosse de tourbe. Celle-ci passait de père en fils. L'enfant qui recevait en partage la maison paternelle, héritait aussi de la fosse. Les autres enfants choisissaient une autre fosse, sans aucune formalité. On ne pouvait prendre possession d'une fosse qu'après trois ans d'abandon. On remisait, à l'automne 5 à 6 charrettes de " trouffes " par feu. En brûlant, la tourbe répandait une acre fumée dans l'âtre de la cuisine. Souvent le même feu chauffait aussi la " chambre " au moyen d'un unique poêle placé dans une ouverture dans le mur, entre chambre et cuisine. Actuellement la tourbe est encore extraite et sert aux bains de Spa.

Vivre retiré, loin des voies de communication, entouré de forêts mystérieuses, au bout de chemins qui ne mènent nulle part, tel était encore au début de ce siècle, le sort des habitants de Solwaster. Engagé sur le chemin qui du Roslin descend à la Hoëgne, le voyageur grimpait la pente qui conduit à l'église. Il ne pouvait pratiquement sortir du village que par où il était entré. Si pourtant il montait la pente qui maintenant à Maison Fagne, il se perdait bientôt dans les fondrières du chemin des Tapeux. Si au contraire, il voulait pousser jusqu'à Jalhay, il se heurtait à la pente rocheuse de Gospinal, et s'essoufflait jusqu'à la maison forestière. Pas question de voyager en voiture, le seul chemin vraiment carrossable était celui du Roslin. On comprend dès lors l'isolement des gens qui pratiquement vivaient en circuit fermé. Et qu'y a-t-il de plus favorable à l'éclosion de légendes et de croyances étranges qu'un tel isolement ?

FAITS DIVERS ...

De tous temps, il y eut des intrépides pour affronter la forêt et la Fagne. Tous n'ont pu raconter leur aventure. Les croix qui parsèment la contrée en sont les seuls témoins.

La croix PIQUERAY, toute proche du signal géodésique de la Baraque Michel en est un exemple. Pierre PIQUERAY de Solwaster fut retrouvé, en 1882, enlisé dans une tourbière. Quelques années plus tôt, en 1875, un autre PIQUERAY, Adolphe berger à Solwaster connaissait le même sort. Habitué à conduire son troupeau en Fagne, comment, pourquoi s'est-il égaré ? Toujours est-il qu'après de longues recherches, son corps fut retrouvé, adossé à un tas de briquettes de tourbe au lieu dit " les plates fosses ", non loin de la CROIX DES FIANCES. Plus proche de nous, dans la vallée de la Sawe, la croix BEAUPAIN rappelle la mort tragique de cet habitant de Verviers, le 8 janvier 1928.

Mais la plus célèbre des croix en Fagne, est sans contredit la CROIX DES FIANCES. Qui ne connaît cette tragique histoire ?

C'était l'hiver 1870-1871; un hiver rigoureux, au point dit-on que les loups rodaient autour des fermes. La Fagne entière était ensevelie sous une épaisse couche de neige.

François REIFF de Bastogne, ouvrier travaillant au barrage de la Gileppe, était fiancé à Marie SOLHEID de Xhoffray, servante au café THOMAS, à Hèvremont. Le dimanche 22 janvier, ils s'en allèrent quérir les pièces nécessaires à leur mariage, à Xhoffray. De Jalhay, luttant contre neige et  rafale, ils s'engagèrent à travers la Fagne. On ne les revit plus. Le 22 mars, un douanier allemand découvrit, à la borne 151, le corps de la jeune fille. François avait glissé dans le corsage de Marie, un billet : " Marie vient de mourir et moi je vais le faire ". De fait, son corps fut retrouvé au dessus de Solwaster, à plus de deux kilomètres de celui de Marie. A côté de la borne frontière, on éleva une croix : la CROIX DES FIANCES.

Heureusement, il n'y a pas que des souvenirs tragiques !

Certaines anecdotes ou certaines coutumes sont plus sereines et souvent aussi plus plaisantes ...

Il y avait la PROCESSION A LA CHAPELLE FISCHBACH.

Cette chapelle, édifiée à 100 mètres de la Baraque Michel en 1831, et dédiée à Notre-Dame du bon secours, rappelle l'aventure d'un habitant de Malmedy, du nom de RONCHAINE. Egaré dans la Fagne, il fut sauvé " in extremis " après avoir invoqué la Vierge, par les aboiements du chien de la Baraque. Le gendre de cet homme, appelé FISCHBACH, fit construire la chapelle en reconnaissance à la Vierge. Bientôt cette chapelle devint lieu de pèlerinage.

L'origine du pèlerinage des paroissiens de Solwaster vaut d'être contée. Peu de temps après la construction de cette chapelle, une épidémie de dysenterie ravage toute la contrée, Solwaster n'y échappa pas, au point que le curé de la paroisse resta pratiquement seul pour soigner les malades. Ce prêtre fit alors le vœu d'organiser chaque année un pèlerinage à N - D du Bon Secours, si le mal était enrayé. Et dès le 8 septembre, en la fête " del pitite Notru-Dame " il conduisit ses paroissiens à travers la lande. Comme il faisait chaud, on fit de nombreuses haltes, pendant lesquelles tous mangeaient myrtilles et airelles, abondantes dans ces solitudes. Ce fut un vrai remède contre l'entérite. Est-ce la cause de la fin de l'épidémie ? Toujours est-il que la maladie disparut à jamais !

Une des " richesses " de nos anciens : les BREBIS.

On m'a dit que le village a possédé jusqu'à 600 têtes de ce petit bétail. Pour conduire le troupeau, on élisait un berger : le HERDIER. Chaque jour, il rassemblait les bêtes de tout le village, et les conduisait paître dans la Fagne. C'était en quelque sorte un personnage officiel.

Nous ignorons si, comme dans d'autres villages, il recevait un salaire de la commune. Mais chaque propriétaire de brebis devait lui fournir la nourriture, proportionnellement à l'importance de son cheptel. Le soir il prenait place à la table de famille chez les propriétaires, à tour de rôle. Le matin, avant qu'il ne parte à la tête de sa " HIETTE " on ne devait pas oublier de remplir sa musette pour ses repas en Fagne. Nous avons déjà parlé de l'un d'eux : Adolphe PIQUERAY qui trouva une mort si triste dans les tourbières. On m'a encore cité le nom d'un autre herdier : Jean Joseph MANGUETTE.

L'ETABLE AU LOUP.

Jadis un loup étrangla le troupeau de cette bergerie. Le chien de berger, brisant sa chaîne tua le loup et le couvrit du corps de ses victimes. Le lendemain, le berger remarqua la gueule ensanglantée de son chien et le croyant la cause de sa ruine, l'abattit d'un coup de fusil. En retirant ses moutons le berger comprit la lutte des carnassiers et le triomphe de son fidèle Blanpi.

QUELQUES CROYANCES DE NOS ANCIENS ...

Quand il tonne en avril, le laboureur se réjouit, mais l'abeille et la brebis ont bien à souffrir.

On se préserve du tonnerre en se réfugiant sous une haie d'aubépine.

Quand saint Matthias trouve de la glace, il la casse. S'il n'en trouve pas, il faut qu'il en fasse.

La jeune fille pour trouver un mari : elle doit mordre la grille de la chapelle de Tancrémont ou bien faire le pèlerinage à la chapelle FISCHBACH.

Souffler l'allumette d'un jeune homme qui allume sa pipe c'est pour la fille vouloir être embrassée.

Freudes ès mains, tchôdes amours.

Le jeune homme qui s'assied entre deux sœurs, ne se mariera pas dans l'année. La jeune fille, elle, dans les mêmes circonstances devra attendre 7 ans un mari.

On tirait au sort les noms des conscrits partant pour l'armée. Pour tirer un bon numéro, il fallait porter un trèfle à quatre feuilles après qu'il ait été introduit dans le missel d'autel à la messe.

Jadis il n'y avait pas d'assurance sociale !

Nos pères ne recouraient guère au médecin. Mais ils possédaient un assortiment de recettes pour différents maux. Jugez plutôt !

MEDECINE ...

L'asthme : absorber des limaçons rouges, vivant au soleil, et recueillis avant son lever.

Les brûlures : huile d'olive mélangée avec des blancs d'œufs durs.

Les coliques : manger des myrtilles.

Les convulsions : asseoir l'enfant à la place où le St Sacrement a été posé sur un reposoir.

Les engelures : appliquer un cataplasme de peaux de souris.

L'érésipèle : faire macérer dans du genièvre de la langue de renard, séchée et râpée : boire 2 fois par jour.

La fièvre lente : placer sur la poitrine de l'enfant une bourse en flanelle, renfermant neuf cloportes vivants. Dire un pater et un ave, brûler le sac.

Les furoncles : appliquer des oignons cuits sous la cendre.

Les hémorragies : placer une clef froide sur la nuque.

Les coupures : appliquer un morceau de peau de couleuvre.

La jaunisse : manger du sirop contenant sept poux.

Les maux de dents : placer dans chaque oreille une feuille de géranium bien écrasée.

Les panaris : introduire le doigt dans un navet cuit sous la cendre.

Le rhumatisme : laisser quelques heures le membre malade dans un sac de feuilles de bouleau chauffées au four.

Les verrues : avec une " cenne " (2 cm) tracer une croix, ou mieux (!) faire passer sur la verrue un limaçon rouge, le piquer avec une baguette et le jeter sur le fumier.

Arrêtons-nous dans cette nomenclature ... car, il y a encore bien d'autres remèdes pour d'autres " méhins " ! 

( D'après un texte de l'Abbé DURIEUX )